+ quand j'étais enfant, j'étais plutôt
plutôt renfermé(e). Timide, j'avais du mal à me faire des amis, mais ceux avec qui s'est crée un lien sont encore dans ma vie aujourd'hui.
assez ouvert(e) et sociable. J'étais invité(e) à tous les anniversaires et j'étais souvent félicité pour ma participation en classe.
Déjà très ouvert(e). J'avais pleins d'amoureux(ses) et même les plus grands voulaient me faire des bisous.

+ la famille pour moi c'est  
essentiel, la base, les personnes qui ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui.  
pas vraiment important, j'ai pris plus de plaisir à choisir mes amis qu'à subir ma famille.
inexistant, je ne les ai pas connu et je me suis construite par mes propres expériences et j'ai appris de mes propres erreurs.

+ mes relations amoureuses sont plutôt  
j'ai eu beaucoup d'amants/maîtresses, mais peu d'amoureux(se). Je ne sais pas si je serai capable de rester toute une vie avec quelqu'un.
peu nombreuses, mais toujours sérieuses, ou presque. J'ai l'habitude de me protéger pour ne pas souffrir.
j'ai tendance à m'attacher vite aux gens, et j'ai eu souvent le coeur brisé en amour. Quand j'aime, j'ai du mal à compter et mes sentiments m'aveuglent.

+ ma vie est  
comme je l'avais imaginé, je fais le métier que j'ai toujours voulu faire, le rêve est devenu réalité en fin de compte.
presque parfaite, il ne me manque que les nombreux zéros sur compte en banque, un beau mannequin à mon bras.
imparfaite, comme toute chose existante dans ce monde. mais passionnante et excitante par des bons côtés comme ses mauvais.

+ le travail pour moi c'est  
une partie de plaisir car je fais ce que j'aime et je m'amuse en l'exerçant.
la meilleure façon d'apprendre de nouvelles choses tous les jours, et un moyen d'avoir un chèque à la fin du mois.
le lieu de tous les dangers, c'est pas encore un rêve mais la promotion n'est pas loin.

Naître. A la base, quand on naît, c'est censé signifier que deux personnes se sont aimées - ne serait ce qu'un tout petit peu - et ont désiré et aimé le petit être qui grandissait et arrondissait le ventre de sa maman jour après jour. Or pour Aodhan la vérité était aux antipodes de cette idée idyllique ...
Sa mère, Erin n'avait que dix sept ans quand elle l'a mis au monde. Et encore si elle n'a eu cet enfant ce n'est que parce que ses parents, très croyants, lui interdisaient d'avorter : si elle avait eu la bêtise d'avoir un rapport non protégé alors il lui faudrait assumer les conséquences de ses actes et ce quand bien même ces conséquences seraient en mesure de lui gâcher la vie. Ce que d'ailleurs elle ne manquera pas de lui reprocher chaque jour que Dieu fait.

L'enfance est censé être le moment le plus tendre d'une vie. Le moment des découvertes, des apprentissages, des rires bêtes et de l'innocence qui fait sourire les adultes. J'ai bien dit : c'est censé. Il y a pourtant des parents indignes qui n'ont pas compris la définition même de l'enfance et empêchent leur chérubin de s'épanouir correctement ; Erin faisait partie de ce genre de parents. Elle n'avait jamais fait preuve de la moindre once de patience envers son fils qu'elle enfermait dans le placard dès qu'il osait demander quelque chose ou la gêner de quelque façon que ce soit ... autrement dit le petit Aodhan passait plus de temps dans ce placard minuscule que dans sa chambre. Si il pleurait ? Souvent, oui sans compter qu'il ne comprenait pas ce qu'il avait fait pour mériter ce traitement, lui qui jouait toujours sagement dans son coin sans rien demander. Mais une gifle avait suffi et il ne chercherait jamais plus à savoir : sa maman était méchante, voilà tout.

Neuf ans. C'est petit pour apprendre à prendre soin de quelqu'un d'autre que de soi-même. Pourtant Aodhan n'eut pas trop le choix puisque Maelys ne servait que de punching ball à son géniteur. Cela faisait maintenant cinq ans que sa mère se faisait entretenir par un loser qui avait du mal à garder son travail et frappait sa fille, et si il ne s'interposait pas, lui qui n'avait que neuf ans alors sa petite sœur subissait les foudres de son alcoolique de paternel qui généralement beuglait si fort que n'importe à Jenham serait en mesure de dire qu'une petite fille se faisait tabasser. Alors certes la petite n'était comme lui qu'une erreur qui était tombée dans leurs vies et avait encore plus compliqué les rapports dans leur famille déjà déchirée mais Aodhan ne pouvait que comprendre - qui était mieux placé pour ça que lui ? - que la petite n'avait rien demandé et que ce n'était pas de sa faute. Alors il avait pris le parti de défendre cette petite princesse qui malgré les coups durs était pleine d'une joie de vivre pétillante et communicative. Parce qu'elle était belle. Parce qu'elle était mignonne. Parce que son rire le faisait sourire. Et surtout, il ne voulait pour rien au monde perdre cette petite étincelle qui rendait si beaux les yeux de sa cadette.  

L'adolescence est souvent assimilée à une période difficile pour les parents durant laquelle l'enfant est infernal, tape des crises et des caprices, remet en question l'autorité parentale et prend un malin plaisir à enfreindre les règles établies à la maison. Pour Aodhan la vérité était toute autre : seize ans était l'âge où il avait pu partir dans une école assez loin pour avoir son propre appartement - enfin - pour partir dans une école spécialisée qui lui permettrait de se diriger vers les études supérieures que son ambition le poussait à suivre. Même si au départ il avait eu très peur de laisser sa cadette seule cinq jours par semaine, l'avoir au téléphone tous les soirs rendit l'éloignement plus simple pour l'adolescent qui déjà rêvait de l'emmener loin de cet appartement minable où ils grandissaient. Puis de toute façon il n'était pas si loin et au moindre problème il pourrait la rejoindre en à peine quinze minutes et ce où qu'elle soit en ville. Après trois belles années d'internat et deux ans de cours intensifs le soir - la journée étant consacrée à Maelys, à l'appartement et aux petits boulots - il put alors intégrer une prestigieuse école d'ingénieurs à Paris. Certes loin de tout, loin de sa petite sœur, mais après tout on ne parlait que de trois années. Trois longues années certes mais qui les séparaient de cette liberté qu'ils attendaient depuis longtemps ; depuis si longtemps d'ailleurs, que ces années de sacrifices passèrent d'ailleurs à une vitesse assez appréciable pour le jeune homme. Ou peut être était-ce parce qu'il avait été submergé de travail ? Mais quoiqu'il en soit il gardait encore aujourd'hui une certitude : même si Paris était une très belle expérience, rien n'était plus beau que de rentrer chez soi.

Etre diplômé d'une grande école d'ingénieurs à vingt trois ans : qui peut demander mieux ? Il rentra alors chez lui avec la seule idée de retrouver l'appartement qu'il avait habité plus jeune, et inviter Maelys à l'y rejoindre pour qu'ils puissent enfin échapper à ces parents indignes et brutaux qu'étaient les leurs. Mais avant qu'il ne put lui proposer c'est elle qui, encore une fois accablée de bleus, vint le chercher pour le supplier d'habiter dans cet appartement certes petit mais assez grand et confortable pour qu'ils s'y installent tous les deux sans manquer de place. Que demander de plus ? Hé bien l'amour peut être. Et l'amour se présenta : il prit l'amour d'une très jolie blonde répondant au nom de Rhéa. Jamais Aodhan ne se serait cru capable d'aimer une autre femme que sa petite sœur et encore moins de cette façon puisqu'il eut clairement le coup de foudre ! Comment aurait-il pu imaginer que suivre des cours de langues occidentales à la fac le pousserait à tomber amoureux, et qui plus est d'un simple regard ? Lui qui était si terre à terre ... Lui qui s'était toujours promis de ne jamais aimer pour se préserver d'échecs amoureux aussi lamentables que ceux de sa mère ... C'est là qu'il comprit que rien n'est plus vrai que le célèbre adage : il ne faut jamais dire jamais.

Cela fait quelques mois désormais que le bel Aodhan peut prétendre tenir sa revanche sur l'injustice de son enfance volée. Le voilà en colocation avec sa petite sœur qu'il poussait à se lancer dans sa voie professionnelle, pas peu fier de voir qu'elle avait su passer au delà ce qu'ils avaient vécu et était même en couple ! Oui, oui avec cette sublime blonde qui avait capturé son cœur sur les bancs de la fac. Bon il ne faut pas rêver ils ne sont ensemble que depuis quelques mois et il ne s'était pas encore aventuré à lui dire qu'il l'aimait au risque de la voir fuir mais pour lui leur histoire ne signifiait qu'une chose : le bonheur ne faisait que commencer. Ou du moins c'est ce qu'il croyait ...