Les sorties scolaires. J'ai toujours détesté ça quand j'étais à l'école, mais maintenant je comprends pourquoi les profs en font. C'est très amusant de voir les têtes des élèves qui maudissent encore plus que d'habitude ce système scolaire. Pauvres enfants. Aujourd'hui, c'est la sortie musée. Ils n'ont pas l'air d'aimer, de toute façon ce n'est pas ce que je leur demande. Juste de rester calme. Ce n'est pas gagné. Une fois qu'ils sont tous entrés dans le musée et qu'ils ont choisi leurs groupes – événement ayant presque provoquer la Troisième Guerre mondiale, mes collègues et moi nous dispersons dans les méandres sombres de l'Histoire. Je ne vais pouvoir leur raconter grand chose s'ils ont des questions, je n'ai jamais été bon là-dedans. Je leur lirais le dépliant.
Une demie-heure que nous tournons dans le musée, j'ai l'impression d'être passé déjà trois fois devant ce tableau. Nous n'avons rendez-vous pour déjeuner que dans une heure, il va falloir être fort. Les élèves commencent à montrer de l'impatience. Ils commencent à faire un peu trop de bruit. « Oh ! On se tait. » « Désolé, monsieur. » Je ne suis pas prof depuis très longtemps, mais j'ai réussi à instaurer une autorité auprès des élèves. Surtout parce que beaucoup me voient comme un grand frère. Je sais que ce n'est pas professionnel, mais je n'ai jamais rien fait pour cacher les cicatrices sur mon bras. Dès les premiers jours de cours, j'ai vu les regard insistants des élèves et je leur ai raconté mon histoire. Je ne vois pas pourquoi je devrais le cacher alors que c'est pour aider les élèves que j'ai fait ce travail. Ils m'ont immédiatement accepté. Pas tous, évidemment, mais la plupart. Pour les rebelles, les muscles montrent que je sais me défendre.
Nous passons un groupe de touriste assez bruyant. On dirait des étrangers. On se demande ce qu'ils ont bien pu venir faire, à se perdre dans cette petite ville de Caroline du Nord. Cependant, j'ai cru voir un visage familier ; mais le flux de chinois ne m'a pas laissé le temps de chercher plus. Nous passons dans la salle suivant quand un boucan monstre retentit dans la salle. Je me retourne vers la source du tintamarre. Oh non...
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Rhéa Ceallaigh
+ ARRIVÉ(E) LE : 08/09/2013 + MESSAGES : 228 Age : 34
'ai toujours été extrêmement impliquée dans mes études. Lorsque j'étais encore externe, j'étais très studieuse dans tous les stages où j'étais affectée, même si les spécialisations ne m'intéressaient pas particulièrement. En pédiatrie par exemple, j'avais tentée de redécouvrir les jeux des enfants, ainsi que leur façon de voir les choses. Pour cela j'avais d'ailleurs du en venir à des moyens plus ou moins légaux pour y parvenir. On me disait souvent que je n'avais pas à faire tout ça pour devenir un bon médecin, mais j'avais l'impression que c'était nécessaire. Alors, à présent que j'étais interne et que j'avais pu choisir ma spécialité : la psychiatrie, cela me paraissait essentiel de ressentir ce qu'un de mes malades pouvait ressentir. Pour ça, j'avais décidé de prendre une journée de congé, d'aller dans un endroit au hasard et de faire semblant d'avoir une maladie mentale. Pour le fun, et parce que j'aimais bien le ridicule, j'avais choisi une maladie plutôt contraignante et difficile à cacher : la schizophrénie. Ce fut donc dans la peau de mon personnage que je greffai à un groupe de chinois au musée local, en faisant attention de recréer tous les symptômes de la maladie. Je parlais seule, puis agressais un touriste, avant de monter sur un banc et me mettre à danser. Au loin, j'aperçu un groupe plus jeune que les autres, puis rapidement Erick, mon ami. AH ! MON AMI ! Heureusement, je savais que son humour était infini et que peu importe ce que je faisais, il ne m'en voudrait pas. Regarde moi tous ces imposteurs ! Des vilains ! Des chenapans ! Ce qu'ils veulent ? Je vais te le dire moi, Roger ! Ils veulent notre peau ! Notre peau je te dis ! Je criai à présent dans l'enceinte du musée, créant un cercle de personnes autour de moi. Ce jeu était très amusant, vraiment.
Le silence s'installe dans le musée tandis que ma psychopathe adorée s'élance avec beaucoup d'élégance dans ma direction, tout en hurlant à la conspiration. J'ai plusieurs choix pour répondre ; je ne peux malheureusement pas m'intégrer dans son jeu de mariole, je suis professeur quand même ! Les élèves ont vu que c'était à moi qu'elle parlait, surtout ne pas rire et faire comme si c'était normal. Ça va être dur.
Roger. ROGER ! Eh, on se calme Jessica la bimbo, là. Oh ! Bien, Erick. Sourit amicalement, elle te fait pitié. Tu compatis, tu ne te transforme pas en l'enfant immature que tu es. Et surtout ne rit pas.
« Vous la connaissez, m'sieur, la folle ? » me demande l'un de mes élèves. « Je... ce n'est pas ainsi qu'on parle, Gauthier. Cette jeune femme est malade. » dis-je avec beaucoup de diplomatie, ce qui amuse la cinglée en face de moi, apparemment. « En tous cas, vous lui plaisez. Elle va vous draguer, monsieur, faîtes gaffe ! » « C'est peut-être une psychopathe aussi, elle va tous nous tuer si ça se trouve ! » Comme ils sont mignons. Je secoue la tête d'exaspération en direction de mes étudiants se moquant de la situation. En tournant mon regard vers Rhéa, j'articule exagérément en arborant le plus séducteur de ma réserve de sourires « Bonjour, mademoiselle. Puis-je vous être d'une quelconque utilité ? » Ça fait rire mes étudiants, allez savoir pourquoi.
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Rhéa Ceallaigh
+ ARRIVÉ(E) LE : 08/09/2013 + MESSAGES : 228 Age : 34
e remarquai les réactions dans la salle où nous nous trouvions et à vrai dire, il y en avait à peu près autant qu'il y avait de personnes. Certaines personnes fronçaient les sourcils puis retournaient à leurs tableaux, d'autres se retournaient brusquement à mes cris, d'autre encore se rapprochaient, curieux de voir de quoi il s'agissait. Beaucoup de ces derniers étaient des élèves de rick, qui avait l'air autant amusé que gêné de la situation. Je l'ai vu parlé avec l'un d'entre eux mais je n'ai pas entendu ce qu'il disait. Mais Roger !! Ecoute moi ! Ils veulent notre peau, regarde-les ! Tout est faut ici, rien est vrai ! Quelques secondes de silence mis les pauvres gens qui ne savaient plus comment réagir avant de continuer mon délire factice. J'ai peur Roger ! Tout le monde me fixe comme si ils voulaient me tuer, mais tu le sais ça ! Tu le sais ! Les yeux de mon ami riaient, je le connaissais assez pour savoir qu'il n'avait pas de mal à suivre le délire mais qu'il mourait d'envie de rire. Je descendis du banc, toujours en le regardant droit dans les yeux et le pris dans mes bras. Bien sur, comme il était beaucoup plus grand que moi la scène était un peu ridicule mais comme je cachais ma tête dans son torse, je pouvais rire comme j'avais envie.
Je la sens me serrer contre elle, ses bras m'étouffant presque. Elle est morte de rire, dans mon torse. J'espère qu'elle n'aura pas l'idée de baver dessus, ce serait le pompon. Je suis obligé de me mordre l'intérieur de la joue pour ne pas rire, tellement fort que je saigne. J'hésite à l'enlacer en retour, mais je ne vois pas comment l'expliquer à mes étudiants après. Je pose mes mains sur ses épaules et la décolle doucement de moi. Elle à les larmes aux yeux, surement de rire. Je lui lance un regard voulant bien dire tu me le paieras, puis me mets à côté d'elle, le bras autour de ses épaules. « Ne vous inquiétez pas, messieurs, dames. Je gère la situation, retourner à voter contemplation de ses magnifiques œuvres. » Les élèves me regardent comme si j'étais un cinglé de première. Petits ignorants qu'ils sont mignons. « Vous avez pas peur, m'sieur ? Elle a l'air bien cinglée, quand même. » « Ça s'appelle de l'altruisme, Gauthier, vous apprendrez ce que ça veut dire un jour. Venez, je vais vous amener à mademoiselle Jones, elle vous prendra en charge le temps que je confie cette jeune femme à quelqu'un de plus compétent que moi. » Les élèves marchent devant moi, alors que je tiens toujours Rhéa par les épaules, essayant de la contenir un minimum. Elle va me faire perdre mon job, cette dingue. Mais même si ça arrivait, je crois que je n'arriverais pas à lui en vouloir. « T'as vu ce que tu me fais faire, espèce de malade mentale. Tu me le paieras, tu sais. Tu ne paies rien pour attendre. » murmuré-je à Rhéa, alors que les gens nous fixaient toujours, interloqué et surtout curieux.