J'avais la gerbe, réellement. Je détestais ça, je détestais ne pas savoir ce qui allait se passer et je haïssais avoir une boule au ventre à l'idée de parler à mon amoureux. Nous étions ensemble depuis quelques mois, nous nous connaissions depuis des années mais j'avais la sensation que nous ne vivions plus rien, que notre relation n'avançait pas. Nous savions que ça n'allait pas être évident, car j'étais encore interne et que son métier lui prenait beaucoup de temps, mais je n'aurais jamais imaginé qu'en presque un an notre relation aurait si peu évolué. Je pensais tout le temps à lui, dés que je rangeais ma blouse et que je quittais l'hopital, chacune de mes pensées se dirigeaient vers Aodhan. Sauf que n'avions jamais, ou presque, le temps de nous voir. Et quand nous trouvions le temps, nos conversations tournaient souvent en bagarre. A l'époque où nous n'étions encore qu'amis, nous nous entendions si bien que je pensais que l'amour serait absolument parfait, malheureusement les choses étaient plus compliquées que je ne l'aurais imaginé. Alors j'étais là, à hésiter. Frapper à la porte ? Partir en courant pour ne plus jamais en entendre parler ? Aodhan m'attendait, je lui avais dis que j'allais passer car il fallait qu'on parle. Sérieusement. Mais si je quittais son immeuble, là, maintenant ? Non, il fallait qu'on parle, c'était vitale pour notre couple. Entre autre chose. Alors, je pris mon courage à deux mains, et je frappai doucement à la porte. En attendant qu'il l'ouvre, mon coeur battait la chamade, comme à chaque fois que je le voyais, sauf que cette fois-ci, j'avais peur que ce soit la dernière fois que j'attendais derrière sa porte. Mon coeur battait, oui, mes jambes tremblaient, et je sentais mon pouls cogner dans mes tampes.